Projet européen Launch & Thrive 2022 – 2024
Ils participent chacun à leur manière et témoignent :
Depuis 1993, plus de 2’150 personnes ont expérimenté la vie en communauté.
Nous avons géré 40 « ruches créatives » temporaires, nommées les Ecopols, une forme d’écovillage (voir livre).
Dès 2013, nous avons acquis des terrains durables, en coopérative à Cheiry et Grandvaux, et construit des petits écovillages.
Ce sont aussi des Labos Vivants pour tester les bonnes pratiques de transition écologique vers un mode de vie plus sobre.
En automne 2023, j’ai participé à Launch&Thrive 2021-2024, un programme pédagogique animé par GEN Europe, visant à partager les bonnes pratiques pour fortifier les réseaux régionaux et nationaux d’écovillages en Europe. Dans ce cadre, en tant qu’italienne ayant vécu en écovillage en Italie, j’ai pu passer une période d’immersion dans la vie communautaire en automne 2023 à l’écovillage Smala Berber en Suisse romande. Il se situe dans la charmante région du Lavaux, célèbre pour ses vignobles en terrasses sur le Lac du Léman, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
L’objectif de cet échange était de rassembler inspiration, connaissances, techniques et méthodes pour partager mon expérience au réseau italien RIVE
Pour mettre en lumière l’essence de la démarche Ecopol d’incubation d’écovillages et valoriser les pratiques régionales des Ecopol de romandie, j’ai ensuite rédigé cet article.
Il y a trois écolieux qui appliquent la méthode « Ecopol » développée par l’équipe des écovillages Smala depuis 1993 : La Smala Berber à Grandvaux (avec communauté), La Smala Chérie à Cheiry (avec communauté), et La Smala Luz à Lucens (communauté émergente).
Mon séjour s’est déroulé à La Smala Berber. Dès mon arrivée, j’ai été accueillie et informée de manière précise et détaillée sur les pratiques de la maison et sur les activités possibles pour soutenir ce projet de vie communautaire en sobriété énergétique. Mon activité principale en tant que bénévole était de collaborer aux activités culinaires conviviales et à l’installation des lumières décoratives.
Lors de mon séjour, j’ai personnellement eu l’occasion de découvrir comment l’écovillage au niveau local s’engage dans les questions de l’entreprenariat social, la souveraineté alimentaire et le soutien à la régénération régionale du vivant. Par exemple, j’ai eu l’occasion de rencontrer un habitant qui a fondé un projet de recyclage des invendus de boulangerie, qui sont distribués dans l’écovillage. J’ai eu l’occasion aussi de m’arrêter à La Smala Chérie pour une semaine de volontariat, en compagnie d’une française en formation en entreprise sociale, venue elle aussi découvrir l’expérience Ecopol.
Fort de 30 ans d’expériences pratiques, les Ecopol sont aussi des laboratoires vivants, devenu aujourd’hui un incubateur de projets d’innovation sociale.
Concernant les aspects sociaux, j’ai pu participer aux formations et réunions pour l’adhésion dans le cadre d’un modèle de vision commune, concernant des méthodes par consensus, validation des expériences et des compétences. Les principales formations sont la Smala CoCo, une session didactique de 4h d’introduction, pour accueillir des personnes intéressées à comprendre la démarche Ecopol pour ensuite cohabiter, coopérer, cofinancer et/ou co-créer des nouveaux écolieux. Il y a une visite guidée de l’écovillage, Il y a aussi les sessions de formation continue “logistiques” une fois par mois avec un modèle de réunion commun à tous les écovillages, pour la qualité de vie des habitants et des membres qui coopèrent sans cohabiter. Le contrat social de La Smala comprend neuf piliers sur lesquels s’appuient les visions pour une engagement progressif dans le projet collaboratif et les projets socioprofessionnels. Il y a de nombreux projets interdépendants, telle qu’une fondation pour la formation à l’éthique informatique, l’organisation des conférence TEDx, des services d’insertion sociale et des groupes de recherche pour les pratiques écologiques (achats locaux, potager et conserves…).
Des ateliers pédagogiques et rencontres thématiques sont aussi organisés périodiquement dans la maison Smala Berber (ex : fabrication de savon, constellations familiales, Qi gong). J’ai par exemple eu l’occasion de collaborer à la cuisine conviviale, de faire les courses à la ferme agricole locale pour l’achat régional de légumes de saison et circuit court et de faire de la décoration créative de lampes artisanales. Dans cette vision, l’objectif de chaque groupe de travail dans les Ecopol est l’amélioration des espaces communs, leur habitabilité et confort, ainsi que la création d’espaces innovants, où chaque habitant peut s’épanouir.
En observant la gestion pratique des dynamiques de groupe, j’ai pu observer que l’organisation de la communication est efficace ; elle inclut par exemple des méthodes de prise de décision consensuelle sur les améliorations proposées dans la vie en communauté et cercles des échange d’intentions. J’ai pu voir que les écovillages de la Smala, qui utilisent la méthode d’ECOPOL, sont capable de mettre en pratique des formes de solidarité, de partage, de respect de l’être humain et l’environnement qui peuvent inspirer d’autres écolieux.
Martina Vera D’Agostino
– enseignante CC-BY-ND
« Avec Ecopol, je peux envisager de déménager dans un lieu où je pourrais continuer à être utile, à partager des bons moments de la vie en toute simplicité avec des enfants petits et grands, et à bénéficier de soutiens si j’ai des coups durs de santé. »
« Quand une personne est handicapée c’est 10 au moins personnes autour qui sont directement concernées. Faciliter l’accès à la mobilité à tout un chacun c’est autant de gagné pour l’ensemble de la population. »
« C’est l’occasion de travailler dans l’administration de projets à distance, depuis la maison, pour des petites entreprises du réseau d’Ecopol. Je peux aussi offrir à mon enfant un accès à l’essentiel de la nature, comme un potager et du petit élevage. En plus, nous pouvons nous entraider entre cohabitants pour la garde des enfants, les repas, les achats, les sorties… Cela me donne confiance et courage au quotidien pour assumer mes divers rôles de mère, collègue, bénévole, coopératrice, médiatrice, formatrice, voisine… »
« J’ai fait l’armée, du sport, j’étudie le journalisme. En 2009, j’ai découvert Ecopol et son cluster de microentreprises qui m’a employé durant toute mes études, en fonction de mes disponibilités (10 % pendant mes cours, 80 % pendant mes vacances), pour tout type de travaux techniques, administratifs et web : c’est le programme « carrière de sens » du partenaire d’Ecopol : l’association www.aptes.ch. J’ai ainsi travaillé dans divers Ecopols pour les projets de sens qui y sont réalisés : économie solidaire, livres et films pédagogiques… C’est un job d’étudiant bien plus passionnant que de travailler dans un supermarché, cela m’aide pour mon avenir social et professionnel. »
« Je suis venue pour 3 jours en été 2018, et je suis restée presque 2 ans ! J’ai cuisiné, géré les stocks, accueilli les intéressés à faire un essai, écouté, été écoutée. J’ai participé à la co-gestion de l’écovillage La smala Berber après un an environ. Avec la smala, on en apprend beaucoup sur l’écologie technique et les relations humaines. »
« Bel équilibre entre l’habitation individuelle et collective. Une aventure humaine avec de bonnes valeurs
humaines, écologiques et durables. Et créative aussi : pour apprendre à faire 1000 recettes avec les mêmes légumes ! »
« C’est une maison, un lieu de vie, d’expérimentations, où l’avenir s’imagine, se dessine, se teste … Il était temps que l’utopie d’hier devienne réalité et se vive enfin. Cela a permis à quantité d’initiatives personnelles, et de groupes, d’éclore en bouquets singuliers et toujours innovants. »
« Merci pour votre accueil pendant mon court séjour. J’ai pu découvrir différents aspects de l’habitat partagé : construction, animation de la cohabitation, gestion de projets. Le site de la smala à Grandvaux est magique et ses habitants très chaleureux. Bonne poursuite de l’aventure ! «