Que partageons-nous avec nos voisins ?

[tiré de la newsletter Smala de mai 2017]

Concrètement, que connaissons-nous de nos voisins ? Que partageons-nous avec eux ?
Comment passer du voisinage subi au voisinage choisi ? La Smala répond : ben… en créant des Ecopol, pardi ! Un Ecopol, c’est avant tout un contrat social, à découvrir ici.

Dans les Ecopol de la Smala (petits écovillages au sens “lieux de partage entre familles, séniors et créatifs”) nous partageons notamment une buanderie, un jardin potager, des gardes d’enfants, des repas, des transports, un budget pour des fêtes (thé de Noël, fête des voisins…), un budget pour du matériel de jardin. À Cheiry, 45e maison gérée par la Smala (et première maison durable, les autres c’était temporaire pour 1 à 15 ans), et bien ça fait déjà 9 mois que les liens se tissent au quotidien, et ça marche !

Ce partage, simplement un peu au-dessus de la moyenne, c’est cela qui fait des maisons Ecopol des « écovillages » : l’intention d’aller-delà du voisinage subi, la création progressive d’une communauté intentionnelle, avec toujours la liberté de vivre à son rythme, de conserver son petit chez-soi privé, et de garder ses petites habitudes spéciales (y compris les pratiques les plus incongrues!) comme autant de trésors qui font notre diversité.

Et parfois, comme à Cheiry, une dynamique magique de services solidaires peut s’installer dans un voisinage : les parents préparent des repas ensemble pendant que les enfants jouent, on s’entraide pour baisser les coûts de conciergerie et faire des petits aménagements ou réparation soi-même pour le bien de tous, on fête les anniversaires entre cohabitants, on organise des tournus pour aller à la déchetterie et s’épargner temps et argent, on recycle et s’informe sur les astuces pour mieux économiser les ressources, on partage des vélos, on se fait des surprises souvent, et on se réunit formellement une fois par mois pour coordonner nos efforts. C’est magique.

Et qui dit magie, dit magiciens, entraînement, pratique, répétitions, apprentissage par l’erreur, courage, endurance… et le maître-mot – résilience. Mais sans illusions. Car c’est de réalités concrètes que l’on parle ici : accepter les différences (de rythme, de culture) et rester à l’écoute; communiquer positivement. Parfois se remettre (un en question). Toujours rester orienté résultat. Accepter qu’il y a des choses qu’on perd, et d’autre qu’on récupère, et que c’est ça, la vie communautaire. En cas de souci, tenter de communiquer positivement (dire “mieux vaut faire comme çi ou comme ça”, plutôt que de dire “ne pas faire çi ou ça”), et surtout communiquer ses ressentis (communication non-violente alias CNV) plutôt que ses jugements (condamnation). Enfin, dire ce qu’on fait, et faire ce qu’on dit. Voilà quelques-uns des principes de cohabitation dans les maisons au label Ecopol de la Smala. Et cela se décline sur tous les tons. Voici un bref extrait d’un échange concrets dans notre groupe de discussion via smartphone (que l’on ne verrait pas si facilement dans une maison au voisinage subi) :

Un-e co-habitant : merci à la personne qui a pris la peine de balayer le chemin

Un-e autre : je connais bien la personne…

Comme quoi, il en faut peu pour se rendre heureux les uns les autres
Alors RDV vendredi 19 mai dès 18h à Cheiry pour la fête des voisins.
Adresse Route de Granges 39, 1529 Cheiry. Parking devant.

Covoiturage possible, depuis la gare de Granges-Marnand ou Moudon, ou Lucens, ou Grandvaux, contact Mathieu +4179 4041804

C’est une fête gratuite, participative, conviviale, simple et festive. Avec une petite animation musicale, et l’occasion de voir concrètement comment nous passons de la construction de biens immobiliers à la construction de liens sociaux. C’est aussi l’occasion de voir émerger la « communauté » (un mot qui fait parfois peur, qui pour nous signifie avant toute « groupe qui partage des ressources et s’entraide »). L’occasion enfin de sentir les complicités établies, et aussi les difficultés du vivre ensemble.

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