La transition écologique est en cours, c’est certain. La destruction de la planète aussi. A la Smala, après de nombreuses luttes contre les injustices de ce monde, nous avons changé progressivement de stratégie sur 2004-2014; nous avons choisi de nous concentrer sur des solutions concrètes et intégrées et contribuer ainsi à une nouvelle justice sociale. L’immobilier est souvent perçu comme un symbole des déviances ultralibérales, des profits éhontés, de la réflexion sur le droit au logement, sur la réappropriation de terres tant pour l’habitation (logements dits ”sociaux”) que pour l’agriculture (réforme agraire). Mais si l’immobilier est pratiqué éthiquement, sans spéculation, avec des matériaux naturels et des règles de cohabitats favorisant le partage au quotidien, c’est toute la société qu’on peut ainsi faire évoluer positivement.
Or, l’immobilier éthique existe bel et bien. Nous le voyons reposer sur trois piliers : le premier c’est la coopérative d’utilité publique, avec en Suisse un encadrement très positif de l’Office Fédéral du Logement. Le second, c’est l’efficacité énergétique, avec les labels de qualité qui demandent à être renforcés par l’usage de matériaux naturels (et pas que de l’efficacité en béton, ce que nous évitons le plus possible). Et le troisième pilier, c’est l’intention de partage, tel que décrit par le Global Ecovillage Network (GEN), dont Smala est la seule membre romande à ce jour. Ce prérequis d’intention est souvent sous-estimé ou simplement ignoré dans les projets immobiliers en coopérative, dans les rénovations douces menées par des entrepreneurs humanistes mais sans expérience de la gouvernance d’écohabitats participatifs.
C’est pour cela que, pour donner un cadre stimulant et universel à cette intention, nous y avons rajouté un règlement de cohabitation qui est simple, réaliste et vérifiable. C’est notre contrat social Ecopol, qui permet de créer des environnements agréables pour vivre ensemble, s’entraider simplement, acheter intelligemment, recycler en profondeur, se réconcilier quand on souffre, célébrer et s’inspirer les uns les autres. L’idée de ne pas se limiter aux 2 premiers piliers a commencé à germer en Romandie et ailleurs, mais le temps presse, il est urgent de ralentir, et donc de développer l’intention de cohabiter. A force de tenir des stands, de donner des conférences gratuites, d’ouvrir nos maisons à des repas conviviaux, la Smala et ses services Ecopol commencent à faire écho dans le coeur des gens qui étaient au début un peu hésitants face à l’idée Smala-Ecopol = bien sympa mais communauté = perte d’intimité = problèmes. Maintenant, plus de gens connaissent, moins de gens ont peur, le message est clairement passé : les architectes, économistes, artisans et administrateurs humanistes du réseau de la Smala sont des experts en immobilier durable, éthique, non spéculatif, au-delà des ghettos écolos (EMS écolo, centre d’étudiants écolo…).
Les services Ecopol commencent à devenir une référence pour la qualité de vie en Romandie. Et comme de plus en plus de propriétaires de terrains souhaitent sortir du marché immobilier spéculatif, ils viennent nous voir, et nous pouvons ainsi soutenir la création d’éco-habitats indépendants de la Smala et/ou co-animés par nos membres entrepreneurs sociaux. La Smala devient ainsi une petite fédération d’écolieux en Romandie. Dans nos rencontres premier contact (qui ont lieu chaque deux semaines), nous accueillons des personnes intéressées par nos services d’étude de faisabilité, de construction et de régie humaniste. Nous sommes passés de 1 requête par mois à 2-3 par semaines. Tous les projets qui nous sont présentés ne sont pas viables. Par exemple, une rénovation de petite ferme avec 10 pièces serait trop petit pour un vrai écohabitat participatif. Un terrain constructible au prix fort à Montreux ne permettrait pas nécessairement de loyers abordables. Un hôtel abandonné à rénover dans la Vallée de Joux n’aurait pas facilement des locataires (quoique !). Avec les services Ecopol, nous aidons souvent les propriétaires à reformuler leur projet, à identifier les conditions de succès, à se préparer pour les contact avec les banques alternatives et coopératives, etc. Contactez-nous !